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19 septembre 2016

Témoignage JMJ très touchant !

Lorsque nous partons à la rencontre du seigneur dans une grande aventure nous en sortons profondément marqués . Voici un témoignage.

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Lorsque je me suis embarquée pour les JMJ 2016 à Cracovie, je ne m’attendais pas du tout à ce que j’ai pu trouver pendant les deux semaines qui ont été les nôtres.

J’ai eu la chance de faire partie de l’équipe d’organisation du diocèse de Belley-Ars dès janvier 2015. Pendant une année et demie, nous avons travaillé sur ce qui serait un moment fort et inoubliable pour beaucoup d’entre nous. Ces temps de préparation ont demandés un fort investissement, et plusieurs fois, j’ai eu du mal à trouver la force, l’envie de continuer. Mais Dieu était là, et il est resté avec moi, avec nous jusqu’au bout, je le réalise maintenant. Au travers des jeunes qui m’ont énormément apporté, des gens que nous avons croisés, des prières… Malgré les tensions, malgré la fatigue, malgré tout… Il était là, comme toujours.

Et enfin, le 10 juillet 2016, je me suis embarquée pour Bourg-en-Bresse, prête à me laisser modeler, selon ce qu’on me demanderait de faire durant quatre jours afin que tout soit prêt pour le lancement programmé au 15 juillet à 10h.

Quand le jour J est arrivé, Après un an et demi de préparation, nous y sommes !  De nombreux jeunes avaient répondu à l’appel. Parmi ces personnes se trouvaient deux jeunes hommes extraordinaires que j’allais accompagner avec quatre autres « encadrants » pendant toute la durée des JMJ de Belley-Ars. A et W. J’avais en effet postulé pour être la responsable Handicap de notre périple, et j’avoue avoir eu quelques inquiétudes. Allais-je m’en sortir ? Comment allais-je vivre ces JMJ ? Et Dieu, alors ?

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Sans me poser trop de questions, décidant de prendre ce que Dieu voudrait bien me confier, j’y suis allée. Dire que le chemin parcouru avec eux a été incroyable serait juste pure vérité. Grâce à eux, j’ai découvert et vécu la fraternité, un esprit de communauté qui m’a permis de contempler Dieu pendant deux semaines complètes. L’un de mes deux « protégés » se déplaçait la plupart du temps en fauteuil, et nombreux ont été ceux à nous offrir un coup de main pour le pousser, assurer les transitions s’il y avait des escaliers, faciliter l’accès pour plusieurs évènements… Sans parler du fait qu’ils étaient attentifs à eux, bienveillants et qu’ils les ont inclus… qu’ils nous ont inclus. Parce que oui, l’équipe Handicap était peut-être un peu à part, mais cet élan, cette union… je n’ai pas eu l’impression que nous étions mis à l’écart, bien au contraire.

 

Pour en revenir à notre voyage, je passerai seulement sur quelques éléments clefs, faute de quoi j’écrirais bien un roman entier, ou ce qui s’en approche. Nous avons visité Auschwitz, et Dieu seul sait à quel point j’ai pu appréhender cette idée lorsque nous avons décidé de l’inclure comme étape. Heureusement, je n’étais pas seule, et si les sanglots ont plusieurs fois crevé ma poitrine, le Saint Esprit a su me guider pour traverser ce pan de l’Histoire que certains aimeraient peut-être oublier. Nous avons vécu ces moments dans le recueillement, dans la prière, et je n’aurais pas pu réaliser cette visite autrement que dans ce contexte, je le sais et j’en suis reconnaissante.

 

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Après ça, nous avons pu visiter quelques endroits dans Cracovie, avec ses surprises, ses aléas, ses fous rires aussi, puisqu’A et W n’avaient pas leur pareil pour nous dérider.. Ne parlons même pas de la Vierge Noire de Częstochowa auprès de qui j’ai bien dû déposer une partie de mon battant.

 

Et enfin, nous sommes arrivés dans le diocèse de Wroclaw, dans la paroisse de Bzerg. Nos hôtes nous attendaient en masse devant l’église, et à peine descendus du bus, nous avons été répartis dans nos familles, accueillis les bras ouverts et une chaleur qui nous a touchés. Les échanges n’ont pas toujours été évidents, de même pour la deuxième famille qui a bien voulu nous loger près de Cracovie ensuite. Durant la première semaine, j’ai été logée avec cinq autres personnes dans une petite famille au cœur débordant d’amour, tellement que les parents nous laissaient dormir dans les chambres et prenaient le canapé. J’étais avec A et W, et si là aussi, nous avons eu des épisodes parfois mémorables, c’est le cœur serré et les larmes aux coins des paupières que nous nous sommes séparés le dernier jour.

 

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Mais avant cela ? Nous avons découvert une paroisse riche, mais riche de foi et de partage. Je garderai à jamais la cérémonie de la vénération de la croix que nous avons effectué le vendredi soir dans l’église. C’était la première fois et mon âme s’en est imprégnée. J’ai pu baiser le bois de la croix, et m’en souvenir pour vous l’écrire fait remonter les perles de cristal au bord de mes yeux. Je chéris ces instants où nous avons observé les lumignons entourer cette croix. Point de supplice dans nos yeux, point de torture ni de souffrance. Juste l’amour infini de Dieu, de Jésus Son Fils qui a donné sa vie en rançon pour nos péchés. Le sacrement du pardon qui nous a été offert pendant cette soirée a été un sérieux baume au cœur. Discret, mais efficace et rayonnant par la suite.

Je pourrais vous parler d’une adoration qui m’a chamboulée, des reliques de Saint Jean-Paul II et Sainte Faustine, de Saint Michel, ou encore de notre journée à Wroclaw même… j’aurais tant à raconter, tant à retracer dans le fond de mon esprit. Retournons pourtant à Cracovie.Nouvelle famille, nouveaux bras ouverts, nouvelle générosité qui impliquait de manger comme cinq (les Polonais aiment manger et aiment partager, nous avons pu en faire l’expérience), mais moins de présence parmi eux. Oui, durant la semaine des Journées Mondiales de la Jeunesse, nous avons essentiellement été sur Cracovie et nous rentrions tard le soir. Si nous avions l’impression d’abuser, eux nous poussaient à profiter, à vivre à 200% cette occasion merveilleuse. Nous avons essayé de les écouter.

 

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Il me serait difficile de vous raconter précisément la semaine des JMJ. Je ne vais pas vous dire que j’ai été ravie de voir le pape, même si ça a été le cas pour les très brefs moments durant lesquels je l’ai aperçu. Nous étions dans la même ville, c’était déjà énorme. La messe d’ouverture a été un joli moment de partage et de communion, et le rassemblement du dernier weekend encore un évènement assez épique en soi, ne serait-ce que pour la quête de la station radio en français. Lever le bras, pencher un peu sur le côté, ne plus bouger… ah ! Nous y étions.

Nous avons écouté les paroles du pape François. Je les relirai plus tard, bien certainement. J’ai envie de faire partie de ces jeunes qui vont, qui n’ont pas peur, qui font, sans craindre et avec le Seigneur. J’ai encore énormément à apprendre, j’ai cependant bon espoir que l’Esprit Saint guidera mes pas sur le chemin.

Résumer me paraissait important, ces JMJ ont été pour moi le temps de la fraternité et du don de soi. Un prêtre m’a dit que je ne devais pas considérer mon temps avec A et W comme un sacrifice quelconque, mais comme un don, parce que je leur apportais peut-être quelque chose, et qu’ils m’apportaient aussi de leur côté. C’est une certitude, puisque grâce à eux, je sais définitivement que je veux être au service des personnes, et œuvrer dans le domaine de la déficience intellectuelle.

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Dieu n’a pas été dans les grandes célébrations comme à Madrid où il m’avait foudroyée de son Esprit Saint. Je n’ai pas pu L’adorer comme là-bas, les conditions n’étaient pas les mêmes, et peut-être que ce n’était pas là qu’Il m’attendait. En revanche, il m’a attrapée dans les gestes du quotidien, dans les échanges, dans cette acceptation de l’autre et du souci que beaucoup ont eu pour A, W… et même pour moi. Allais-je bien ? La fatigue, ça allait ? Je crois que le Seigneur m’a aussi portée à travers eux, à travers leur soutien. Ça n’a pas toujours été facile, ce n’est pourtant pas cela que je retiens. Aimez-vous les uns les autres… et c’était là, c’était ça. C’était nous ! Nous découvrir chacun dans notre identité d’enfants de Dieu, témoigner et expérimenter la Miséricorde, la penser, la chercher… j’aurais aimé que cela ne se termine jamais.

 

Le voyage a pourtant bien dû s’achever. En revanche… ce « nous », là, ce « ça » que je viens d’écrire… il continuera. Pour autant que les jeunes (et les moins jeunes) qui étaient présents durant ces deux semaines en Pologne laissent une chance à Dieu de les rejoindre, ça continuera. Nous avons été transformés… chacun différemment, chacun cependant par le même Esprit. Dieu a été là, et il le sera encore demain, comme Il l’est aujourd’hui. Il n’était pas là où je l’attendais… comme dans le proverbe qui dit que l’amour n’est jamais là où on l’attend. Mais qu’on L’attende ou pas, Il est là.

Alors… puisque Tu es là, Seigneur : apprends-moi. Apprends-moi à aimer, mais apprends-moi aussi à Te laisser aimer à travers moi. Toi que nous contemplons avec adoration… que Ta Miséricorde vienne et coule en torrents sur notre monde. Et que celui-ci se souvienne à jamais : Heureux les cœurs miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde !

Amen ♥

Charlène.

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